Il nous offre une aventure palpitante qui marie habilement fiction et réalité. L’idée de ce livre germe dans sa tête lors de la crise de la COVID-19 en 2020, alors qu’il se trouvait bloqué loin des siens, au Luxembourg où il passait son stage de fin d’études de Master. « Les frontières algériennes étaient complètement fermées et le mal du pays m’accablait. Pour évacuer cette tristesse, j’ai commencé à écrire en puisant dans mes souvenirs d’enfance et en m’inspirant de l’Histoire d’Algérie. Pour moi, cela a été une thérapie qui m’a aidé à surmonter cette période particulière traversée par l’humanité », raconte le chimiste, diplômé de l’université Paris Sorbonne et futur docteur à l’École des Mines de Douai (nord de la France).
Ce passionné d’histoire de 28 ans, spécialement celle de son pays, propose au lecteur une visite guidée de l’Algérie avec un voyage dans le temps et dans l’espace. Ce choix était « évident » et « naturel » pour le natif d’Alger. « Outre le fait que ce soit mon pays natal, je trouve qu’il y a tellement de choses à dire sur l’Algérie ! C’est un pays tellement divers et complexe, avec une histoire ancestrale fascinante et une culture d’une grande richesse, peu exploitées en littérature. La mythologie algérienne, par exemple, a été pour moi une source d’inspiration inépuisable », a-t-il expliqué.
Quête d’un trésor ottoman dans l’Algérie des années deux-mille !
Né en 1995, en pleine décennie noire, et ayant grandi dans les quartiers algérois Télemly et El Mouradia durant les années deux-mille, il avoue avoir voulu aussi faire « un témoignage de ce que fut la société algérienne du début du millénaire ».
Cependant, contrairement à l’auteur « beaucoup plus réservé », le personnage principal du récit est « romanesque et haut en couleur ». Il colle bien au profil d’un véritable aventurier en quête épique d’un mystérieux trésor. Laissons l’auteur pitcher lui-même sa fiction : « En 2010, Mehdi, un jeune algérois, découvre la lettre testamentaire de son défunt mentor dans la vie et dans l’art rhétorique. Elle le guide vers le plus grand trésor des Ottomans en Algérie. Il s’engage alors avec ses amis dans une formidable aventure qui les conduit aux quatre coins du pays, tout en les ramenant près de deux siècles en arrière ».
En somme, ce jeune scientifique de carrière place les bons « éléments » dans son texte et leur contexte pour convaincre les férus de ce genre de romans ; d’abord, sur un plan purement littéraire, ensuite, en leur faisant un appel du pied pour voyager en Algérie et découvrir ou redécouvrir ses innombrables trésors touristiques. « Les potentialités touristiques de notre pays sont très grandes et je ne crois pas être le seul à le penser. À mon sens, son point fort absolu, c’est sa diversité. C’est ce que j’ai essayé de mettre en avant dans mon livre. J’espère que toutes ces potentialités seront enfin exploitées comme il se doit », souhaite-il.
Cap vers le SILA
Avant cette première expérience avec les belles lettres, notre interlocuteur était habitué à publier plutôt des articles académiques, d’où le pseudonyme d’ailleurs. « Je signe mes publications scientifiques avec ma vraie identité. Et comme je n’aime pas le mélange des genres, j’ai préféré choisir un nom de plume. Sid Ahmed El Watani est le surnom de mon grand-père, qui m’a transmis l’amour de l’Algérie. Or, la transmission entre les générations est un élément central dans le roman. Il m’a semblé que cela faisait sens », a-t-il précisé. Simple, basique !
Maintenant, qu’il a mis les mains dans le cambouis de la littérature, il a des rêves plein la tête. Pour lui, ce n’est que le début d’une longue aventure littéraire. Bien qu’actuellement la rédaction de sa thèse doctorale occupe tout son temps, il envisage d’autres projets à l’avenir, avec toujours l’Algérie comme muse.
En attendant, Sid Ahmed veut faire lire Une histoire algérienne, éditée uniquement en ligne, au maximum de monde, en français… et en arabe. « J’espère trouver bientôt comment le distribuer en librairie ici en France. En outre, j’ai reçu beaucoup de demandes de lecteurs en Algérie, qui souhaitent se le procurer et j’espère les satisfaire prochainement. Dans ce but, je cherche une maison d’édition algérienne. Je souhaiterais même publier une version traduite en arabe afin que le roman puisse être accessible à tous », a-t-il conclu, juste avant d’ajouter : « Mon rêve, c’est de participer un jour au Salon international du livre d’Alger ».