Cela fait déjà près de six mois que le ministère algérien de l’Industrie a accordé trois agréments d’exercice pour les constructeurs Fiat, Jac et Opel. Ces marques ont obtenu le précieux sésame qui devait leur permettre, dans un premier temps, d’importer des voitures avant de passer, dans une deuxième étape, à l’activité du montage.
Mais depuis, seule la filiale italienne du groupe multinational Stellantis a réussi à importer quelques milliers de véhicules. Le nombre est tellement insuffisant que des dizaines de clients, qui ont payé depuis plusieurs mois, se plaignent des retards enregistrés dans la livraison de leurs commandes. Cela a même engendré un autre effet néfaste puisque certains modèles Fiat sont revendus par leurs acquéreurs au prix fort sur le marché de l’occasion.
L’accès au marché automobile algérien conditionné
Mercredi 6 septembre, le ministre de l’Industrie, Ali Aoun, est allé à Oran inspecter les travaux de réalisation de l’usine Fiat. Le site, qui devait initialement abriter l’usine Peugeot (une autre filiale de Stellantis), avance et les premières voitures devront sortir de ses lignes de production en décembre prochain.
Pour les autres firmes, les concessionnaires ont ouvert des showrooms et ils attendent. Il faut dire que le dossier de l’automobile stagne, et se voile d’une opacité difficile à dissiper même par les spécialistes du secteur.
Lors de son déplacement oranais, Aoun a expliqué que qu’Opel et Jac n’importeront pas des voitures de sitôt. « Ils ont eu leurs agréments, mais ils doivent avoir une autorisation de régulation pour pouvoir importer les véhicules », a-t-il expliqué, avant d’enfoncer le clou : « Avant de commencer à importer, il faut d’abord lancer les travaux de réalisation de l’usine comme l’a fait Fiat. Le jour où ils commenceront la réalisation de leurs usines, on leur permettra d’importer des véhicules neufs ».
Renault et de Peugeot-Citroën doivent patienter
Pourtant, la loi de 2022 a séparé concrètement les activités de concession et d’industrie automobile. « Un concessionnaire n’est pas forcément un constructeur », avait nuancé un jour Abdelhamid Achaibou, ancien directeur général de KIA Algérie. « Un concessionnaire, simple commerçant, ne peut en aucun cas devenir constructeur automobile ! Nous n’apprenons pas de nos erreurs », a commenté, pour sa part, Mourad Saadi, journaliste spécialisé dans l’automobile.
Plus flou est encore ce clin d’œil du ministre algérien au constructeurs automobiles français Renault et Peugeot-Citroën. « Ils doivent attendre le jour où on le décidera », a-t-il répondu à une question de la presse, renvoyant sans doute l’annonce de la décision à la visite d’Etat que devra effectuer le président Abdelmadjid Tebboune, à Paris, très probablement en octobre prochain.