Un communiqué de la présidence algérienne, sanctionnant les travaux du Conseil des ministres, a indiqué qu’il a été fixé « un délai d’un mois au maximum pour les commissions de contrôle de mise en œuvre des décisions, en accordant la priorité aux décisions urgentes ». Il s’agit notamment d’« un projet de loi relatif à la lutte contre le faux et l’usage de faux et de décrets inhérents aux secteurs des Affaires étrangères et de l’Énergie ».
Visiblement soucieux que ses décisions soient exécutées plus rapidement et efficacement, face aux différents problèmes nés des retards enregistrés dans leurs mises en œuvre jusqu’ici du côté des ministères de tutelle, le président algérien fixe ainsi une sorte d’ultimatum aux membres du gouvernement concernés. Il ne veut plus que ses « instructions » demeurent des « lettres mortes », en se montrant davantage « exigent » avec ses ministres.
L’ombre de la Présidentielle algérienne 2024 de plus en plus visible
Lors de la même réunion du Conseil des ministres, l’exposé de la déclaration de politique générale du gouvernement a été approuvé. Le texte devrait être présenté devant les deux chambres du parlement algérien, députés et sénateurs, dans les quelques jours à venir. En d’autres termes, le bilan du Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a été validé par le chef de l’Etat. Dans un contexte politique pré-électoral, une majeure partie des priorités fixées par le président Tebboune à Benabderrahmane et ses ministres porte sur le niveau de vie des citoyens, confrontés à l’inflation et à d’autres problèmes socioéconomiques. Tout en affirmant que « l’Etat poursuivra son processus de relance générale, pour se relever et se défaire des effets de la précédente période dont les retombées ont été catastrophiques et très graves pour le pays », il a ordonné un certain nombre de mesures susceptibles de « préserver le pouvoir d’achat », mais aussi d’assurer la « disponibilité » des produits de large consommation, dont les produits agricoles.
À cet effet, il est question, pour les agriculteurs, du « report du paiement de la taxe sur les terrains octroyés au titre d’une concession », de « la suspension du remboursement des crédits agricoles RFIG pour une durée de trois ans, le paiement du taux d’intérêt sera à la charge de l’Etat » et de « l’indemnisation des agriculteurs pour les productions de céréales et leur dotation en semences et engrais à titre gracieux ». Par ailleurs, pour ce qui est des importations, étant donné que des tensions sont signalées par rapport à la disponibilité de certains produits, même si les ministres ont tendance à le nier, Tebboune a évoqué « l’organisation de l’importation avec, pour objectif, d’encourager et de protéger le produit national et non créer la pénurie au détriment du citoyen ». Pour le chef de l’Etat, « il n’y aura point d’austérité concernant les vivres destinés aux Algériens ».
S’assurer la « paix social » malgré les difficultés économiques
Dans le même chapitre relatif à la « paix social », le président algérien a décidé d’augmenter le montant de la bourse universitaire de 1 300 à 2 000 DA par mois (environ 14 €, contre 138 € pour salaire national minimum garanti) à partir du mois d’octobre en cours. Selon la même source, cette mesure est prise « en attendant l’élaboration d’une nouvelle conception globale sur le système des œuvres universitaires en Algérie ».
Sur un autre plan, il a été évoqué une meilleure prise en charge de la profession d’imam. En plus de l’élaboration d’un statut particulier pour ce métier, qui comprendra entre autres une revalorisation des salaires, l’Etat s’engagera pour « l’attribution des logements de fonction aux imams dans toutes les grandes mosquées des wilayas, ou au niveau des nouvelles agglomérations, en tenant compte de leurs affectations ».
En dernier lieu, il est utile de rappeler que ce Conseil des ministres, comme d’ailleurs les tout plus récents, a été consacré essentiellement au pouvoir d’achat, à travers les questions relatives à la disponibilité des produits de larges consommations et de l’organisation des importations. Et pour cause, de grandes lacunes ont été enregistrées sur ce plan. Des tensions sont cycliquement signalées sur des produits, comme c’est le cas ces dernières semaines avec les légumes secs. Ce qui a nécessité l’intervention du gouvernement avec des solutions alternatives, qui s’avèrent souvent sans ou avec très peu d’efficacité. C’est probablement pour cette raison que le chef de l’Etat a décidé de fixer un délai d’un mois pour l’exécution de ses nouvelles instructions. Cela va-t-il avoir des résultats probants, sachant que certaines problématiques sont plus complexes, nécessitant donc plus de temps ? Les quelques mois à venir nous le dirons…
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