Cette négation contredit ainsi la radio publique algérienne, qui avait publié une information indiquant que l’« Algérie avait refusé d’autoriser l’armée française à survoler son territoire » pour se rendre au Niger.
« Il n’y a absolument aucune velléité d’attaque contre le Niger », a assuré un haut gradé au journal Le Figaro, sans citer son identité. Il a affirmé, au passage, qu’aucune demande de clearance pour un vol militaire n’a été déposée ces derniers jours par la France. Indirectement, il réfute donc également les rumeurs évoquant une demande de la même nature que Paris aurait adressé au Maroc.
Intervention militaire française « imminente » au Niger, selon la radio algérienne
Pourtant, la radio nationale algérienne a écrit sur son site, mardi matin, citant des « sources confirmées » sous le couvert de l’anonymat, que « la France s’apprête à exécuter ses menaces contre le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) au Niger, en procédant à une intervention militaire au cas où le président Mohamed Bazoum ne serait pas libéré ». Et d’ajouter : « L’intervention militaire serait imminente, tout le dispositif militaire est en place ». Le média d’Etat a même expliqué que, devant le refus de l’Algérie, « la France a sollicité le Maroc… qui a décidé de répondre favorablement à la demande française ».
Pour rappel, en octobre 2021, Alger a refusé le survol de son espace aérien par des avions cargos militaires français opérant dans le nord du Mali. Ce refus est intervenu au moment où une crise diplomatique entre les deux pays était à son apogée à cause des déclarations controversées du président français, Emmanuel Macron. Ce dernier, on s’en souvient, avait déclaré que « le système politico-militaire algérien s’était construit sur la rente mémorielle », « fatigué » et « fragilisé par le Hirak ».
Alger privilégie toujours la solution politique pacifique
Par principe, l’Algérie est opposée à toute intervention armée dans un autre pays. Comme elle fait sienne aussi la doctrine de ne jamais intervenir militairement dans un pays étranger, ni d’engager ses forces armées sur des terrains de guerre extérieurs aux frontières.
Opposée à toute intervention militaire au Niger, Alger appelle depuis le début de la crise, le 26 juillet dernier, au retour de l’ordre constitutionnel. Autrement dit, au retour du président élu, Mohamed Bazoum. Mais en même temps, elle s’est montrée hostile à toute intervention militaire des forces de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) de crainte de déstabiliser davantage la région du Sahel, qui est très stratégique et vitale pour l’Etat algérien sur les plans sécuritaire et économique.
Dans un entretien accordé au Washington Post, le 15 août dernier, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a énuméré trois « principes » qu’il convient de respecter : Le respect de l’ordre constitutionnel et démocratique ; le rétablissement de Bazoum dans ses fonctions de président du Niger ; et, enfin, donner la priorité à une solution politique et pacifique.