Pour soulager les souffrances des milliers de Palestiniens, soumis à d’intenses bombardements israéliens depuis près d’un mois, la France a organisé, aujourd’hui, à Paris, une « Conférence humanitaire internationale pour la population civile de Gaza ».
Initiée par le président Français, Emmanuel Macron, l’objectif de cette conférence, qui a vu la participation de l’Algérie représentée par son ambassadeur en France, Saïd Moussi, a été de collecter un maximum de fonds pour aider les Gazaouis à reconstruire leurs maisons et leur ville, mais aussi se procurer de la nourriture, des médicaments et rebâtir les infrastructures détruites.
Près de 80 pays ont participé à cette rencontre, qui a duré toute la journée de jeudi. En plus de la France et de l’Algérie, il y avait notamment des représentants de l’Autorité palestinienne, des États-Unis, de l’Allemagne, de l’Égypte, de l’Arabie Saoudite et des Émirats Arabes Unis. À noter qu’aucun responsable israélien n’a été présent à la conférence parisienne.
Macron appelle à une « pause humanitaire rapide »
Dans son mot introductif, Emmanuel Macron a exhorté tous les pays, notamment les plus riches, à faire un effort pécuniaire pour redonner l’espoir à la population civile de Gaza. Il a annoncé que la France allait porter son effort financier pour aider les services humanitaires de l’ONU, actifs dans l’enclave palestinienne, jusqu’à 100 millions d’euros d’ici la fin 2023.
Parallèlement, le président français a affirmé que la « France poursuit le déploiement de moyens maritimes et médicaux et l’accueil des blessés et des enfants gravement malades ». Devant l’intensité des combats, il a appelé pour la première fois à un « arrêt des combats entre Israël et le Hamas ». « Aujourd’hui, la situation est grave et se dégrade chaque jour davantage. Il faut une pause humanitaire très rapide et œuvrer à un cessez- le- feu », a-t-il lancé. Et de préciser : « Si on veut vraiment protéger des vies, ce qui ne doit pas empêcher Israël de se défendre, cela doit passer par la remise à l’accès de l’eau, de l’énergie et de cette trêve qui doit conduire à un cessez-le-feu ».
Cri d’alarme Médecins Sans Frontières
La pause humanitaire a été réclamée avec insistance par tous les acteurs ayant pris part à la conférence, particulièrement les ONG humanitaires à l’instar de Médecins Sans Frontières. MSF a estimé « insuffisante » l’aide humanitaire qui « arrive au compte-gouttes à Gaza ». La présidente de MSF France, Isabelle Defourny, a exhorté la communauté internationale à faire pression sur Israël afin qu’il cesse les bombardements. Sans cela, il sera difficile d’apporter des secours et de soigner les blessés, selon elle. « Sauver des vies, c’est d’abord épargner les vies qui restent », a-t-elle martelé.
Les autres ONG ont abondé dans le même sens, jugeant que la situation sur le terrain est tellement dangereuse et compliquée qu’elles ne peuvent plus mettre en place, comme il se doit, les actions d’aides médicales et humanitaires.
Près de 100 humanitaires tués à Gaza
Alors que le montant définitif des fonds récoltés n’est toujours pas connu officiellement, on évoque des dons d’une somme totale d’environ un milliard de dollars. L’ONU a estimé à 1,2 milliards de dollars l’enveloppe financière dont elle a besoin pour poursuivre ses opérations humanitaires à Gaza et à la Cisjordanie, d’ici la fin de l’année. Elle a dénoncé au passage « le siège complet » orchestré par Israël sur Gaza, privant « ses habitants de nourriture et d’eau ». Philippe Lazzarini, commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), a indiqué avoir vu des enfants palestiniens qui « mendiaient pour avoir de l’eau et un bout de pain ». Du jamais vu selon ce responsable onusien.
C’est pourquoi, les ONG ont précisé qu’elles ne veulent pas seulement « une pause humanitaire », mais un véritable « cessez-le- feu » pour pouvoir enfin travailler sans peur. À noter que près de 100 travailleurs humanitaires, appartenant aux agences de l’ONU et aux ONG, sont morts sous les bombardements israéliens depuis le 7 octobre dernier.