Le Conseil d’Etat a donc validé l’interdiction de porter l’abaya à l’école publique. Les sages ont jugé cet habit non conforme à l’« esprit républicain » et ne doit donc pas être toléré dans les établissements scolaires de France.
C’est l’association Actions Droits Musulmans (ADM) qui avait déposé un recours auprès de cette juridiction après que le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, ait annoncé son interdiction, quelques jours seulement avant la rentrée scolaire.
Tentant d’expliquer sa décision, le Conseil d’Etat a estimé dans son rendu que « l’interdiction du port de ces vêtements ne porte pas une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale ».
Abaya, une « affirmation religieuse » selon le Conseil d’Etat
Il a également indiqué que « le port de l’abaya et du qamis au sein des établissements scolaires, qui a donné lieu à un nombre de signalements en forte augmentation, s’inscrit dans une logique d’affirmation religieuse, ainsi que cela ressort notamment des propos tenus au cours des dialogues engagés avec les élèves ».
Quant à Sihem Zini, responsable de l’association ADM, elle maintient que « la loi interdisant le port de l’abaya repose sur une discrimination de sexe car elle vise seulement les filles et les arabes ».
Selon le directeur du service juridique du ministère de l’Éducation, 298 filles se sont présentées devant leurs écoles lors de la rentrée scolaire avec une abaya et 67 avaient refusé de l’enlever.
Pour rappel, le port du voile islamique a été également interdit en France au nom du respect de la laïcité, dans le cadre de la loi de 2004 bannissant les signes religieux ostensibles dans les écoles, les collèges et les lycées publics.