La France réagit à l’expulsion de ses agents diplomatiques par l’Algérie

Drapeaux France Algérie

Dans un climat déjà alourdi par des tensions diplomatiques qui durent depuis dix mois, les relations franco-algériennes connaissent un regain conflictuel fulgurant. En riposte à l’expulsion de 12 agents consulaires français par l’Algérie, pour protester contre l’arrestation de l’un de ses fonctionnaires diplomatiques en France, les autorités françaises ont annoncé des mesures de rétorsion.

Dans un communiqué diffusé ce soir, l’Élysée a dénoncé la décision d’Alger d’expulser les fonctionnaires du ministère français de l’Intérieur en détachement dans les différents services de l’ambassade et des consulats de la France en Algérie. Selon les termes de la présidence française, la mesure prise par Alger est « incompréhensible » et « méconnaît les règles élémentaires » des procédures judiciaires et le fonctionnement de la justice française, faisant allusion aux accusations portées par le ministère algérien des Affaires étrangères contre le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, d’être l’instigateur de l’arrestation de son agent pour « rabaisser l’Algérie ».   

Sans toutefois fournir plus de détails sur les motifs invoqués par la diplomatie algérienne dans son communiqué rendu public hier, 14 avril, la France incombe à l’Algérie l’entière responsabilité de la « dégradation brutale » des relations bilatérales entre les deux pays. Pour Paris, la réaction d’Alger à l’arrestation de son agent diplomatique, dans le cadre d’une enquête sur une affaire d’enlèvement et de séquestration, est « consternante » et « injustifiée ».

Mesures de réciprocité immédiates

En réponse à la procédure engagée par Alger, ayant déclaré persona non grata 12 agents consulaires, Paris a annoncé des mesures de rétorsion « symétriques ». Ainsi, 12 agents du réseau diplomatique et consulaire algérien seront à leur tour expulsés. Le président français, Emmanuel Macron, a également décidé de « rappeler pour consultations » l’ambassadeur de France en Algérie, Stéphane Romatet. Pour rappel, le gouvernement algérien a déjà retiré son ambassadeur en France depuis le 30 juillet 2024, après l’annonce d’un renforcement du soutien français au plan d’autonomie marocain dans le dossier du Sahara occidental.

« Dans ce contexte difficile, la France défendra ses intérêts », souligne par ailleurs le communiqué, exigeant de l’Algérie de « respecter pleinement ses obligations à son égard, s’agissant tout particulièrement de la sécurité nationale et de la coopération en matière migratoire ».

Malgré un ton qui se veut grave et ferme, le président Macron a appelé « les autorités algériennes à faire preuve de responsabilité dans le cadre du dialogue exigeant et constructif engagé le 31 mars dernier avec le Président algérien ». Ce qui laisse entrevoir la possibilité d’une nouvelle tentative de désescalade, réaffirmant son « ambition » de maintenir une relation de fond entre l’Algérie et la France, « compte tenu de ses intérêts, de son histoire et des liens humains existants entre nos deux pays ». Cette formule est devenue familière dans le lexique diplomatique franco-algérien, mais elle peine à masquer la profondeur du malaise actuel, inédit à plusieurs égards.

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