Dans un communiqué rendu public aujourd’hui, 25 août, le ministère des Affaires étrangères du nouveau gouvernement, installé par les militaires, a annoncé l’expulsion de l’ambassadeur de France à Niamey, Sylvain Itté, à qui on a notifié de « quitter le territoire nigérien sous 48 h » et que son agrément lui a été retiré.
Cette décision intervient suite à un refus de l’ambassadeur de coopérer avec les autorités nigériennes actuelles, exacerbant ainsi les tensions entre les deux nations. Il aurait « refusé de répondre à l’invitation du ministère pour un entretien ». Le même document reproche plus généralement au gouvernement français d’« autres agissements contraires aux intérêts du Niger ».
Paris a réagi à cette décision sans détour. Selon le Quai d’Orsay, « les putschistes n’ont pas autorité pour [une telle] demande… l’agrément de l’ambassadeur émane des seules autorités légitimes nigériennes élues ».
1 500 soldats français déployés au Niger
Ces développements surviennent, comme nouvel épisode d’une longue série, dans le contexte d’un florilège de déclarations et de manifestations hostiles envers la France. Le régime militaire nigérien a publiquement accusé la France de « chercher à intervenir militairement » pour restaurer le président Bazoum au pouvoir.
Depuis, les nouveaux hommes forts de Niamey critiquent sévèrement la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la qualifiant d’« organisation à la solde » de la France, ancienne puissance coloniale dans la région. Et pour cause, elle a imposé d’importantes sanctions économiques et financières au Niger, à la suite du coup d’État, et elle a menacé d’utiliser la force militaire pour rétablir l’ordre constitutionnel dans le pays. Cette dynamique a contribué à une intensification des tensions politiques et diplomatiques dans la région.
Pour rappel, la présence militaire française au Niger a également été un point de discorde. Selon l’AFP, environ 1 500 soldats français sont toujours déployés dans le pays. Ils soutenaient l’ancien régime dans les opérations antiterroristes. Cependant, le changement inattendu de gouvernement a chamboulé cette coopération militaire et l’a mise en suspens. Ce qui inquiète davantage le pouvoir nigérien, craignant une « opération armée » française depuis l’intérieur même des frontières nigériennes.