Après la libération conditionnelle du policier Florian M., qui a tué Nahel à Nanterre le 27 juin dernier pour avoir refusé de s’arrêter à un contrôle routier, la maman du jeune garçon franco-algérien a appelé à un rassemblement populaire pour ce dimanche, 19 novembre, à 15H, au niveau de la place Nelson Mandela où le drame a eu lieu. Elle veut dénoncer une « véritable injustice ».
« Un policier tue un enfant arabe ou noir devient millionnaire et sort de prison. Il retrouve sa famille tranquillement pour les fêtes. Moi, je ne retrouverai jamais mon fils », a déclaré Mounia. La maman de l’adolescent, dont la mort a provoqué les émeutes des banlieues 2023, s’est exprimée, jeudi, dans une vidéo transmise par le collectif Justice pour Nahel au site Le Média, en réaction à la remise en liberté provisoire du policier accusé d’avoir tué son fils.
Elle a indiqué, émue jusqu’aux larmes : « Je me battrai et je ne lâcherai rien pour mon fils », tout en s’interrogeant : « Comment la vie de mon fils peut-elle avoir si peu de valeur pour cette justice (La justice française, ndlr) ? Quel message est envoyé ? ». C’est pourquoi, elle espère que l’action qu’elle a initiée maintiendra la pression sur les autorités judiciaires pour condamner Florian M., toujours mis en examen pour meurtre malgré sa sortie de prison. « Venez nombreux et nombreuses pour nous soutenir », a-t-elle lancé.
Le policier toujours mis en examen pour meurtre
Nora Ameziane, présidente de l’association Mouv Territoires, a déclaré sur BFMTV, qu’elle était entrée en contact avec la maman de Nahel, et que cette dernière « est effondrée et choquée par la décision de la justice. C’est comme si on tuait une deuxième fois son fils », lui a-t-elle dit. De son côté, Jean Messiha, militant d’extrême-droite et président de l’association Vivre français, qui a initié la cagnotte en faveur de la famille du policier évaluée à environ 1,6 million d’euros, a indiqué que la famille du policier libéré « ressent un grand soulagement, même s’il va affronter avec elle (avec sa famille ndlr) le procès, mais on ne peut enfermer encore une fois sans procès le policier alors qu’il est présumé innocent ».
Pour sa part, le député de la France insoumise Thomas Portes a exprimé sa solidarité avec Mounia « qui ne reverra jamais son fils à la suite de ce qui s’est passé à Nanterre ». Et d’ajouter : « Certes, nous ne sommes pas en faveur de la détention provisoire, mais ce que je dénonce, c’est que le ministre de l’Intérieur ait pris une simple mesure administrative qui permet toujours au policier de bénéficier de son salaire. On a donc un policier qui a tiré sur un jeune homme à bout portant et l’a tué, mais qui continue de toucher son salaire ». Libéré le 15 novembre, ledit fonctionnaire est désormais placé sous contrôle judiciaire avec obligation de ne jamais se rendre à Nanterre, de détenir une arme ou d’entrer en contact avec une personne impliquée dans cette affaire. Sa famille a déménagé dans une autre ville pour des raisons de sécurité.