Si les autorités algériennes avaient tardé à la communiquer, c’est en raison du retard pris dans la préparation de la rentrée : réception de certaines infrastructures, recrutement des enseignants nécessaires, etc.
Près de 500 000 enseignants vont encadrer la rentrée. Pour l’année en cours, les autorités avaient pris la décision d’introduire dans le primaire, l’éducation physique et sportive. 12 000 enseignants de cette discipline devraient donc être recrutés, selon les chiffres avancés par le gouvernement. Auparavant, c’était l’enseignant de l’arabe qui s’occupait de cette tâche alors qu’il est dépourvu des compétences y afférentes. Il est question aussi de poursuivre le recrutement des enseignants de la langue anglaise, introduite au primaire depuis l’année passée. Pour sa première année, un nombre réduit d’enseignants, près de 5 000, ont été recrutés pour près de 19 000 écoles primaires.
Le président algérien gère lui-même la rentrée scolaire
Cette rentrée scolaire en Algérie intervient ainsi dans un contexte de haute tension, ces tous derniers jours, qui a nécessité la mobilisation de plusieurs ministères et de la présidence de la République. D’ailleurs, le dernier Conseil des ministres, tenu le mardi 12 septembre, a été consacré à sujet en grande partie.
Sous les instructions du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, nombre de mesures ont été prises. Il est question, entre autres, d’« exonérer les communes pauvres et défavorisées des charges et des coûts de la prise en charge des écoles primaires, une responsabilité qui incombera pleinement à l’Etat, et ce en vue de préserver la démocratisation de l’enseignement », selon un communiqué de ses services. Il faut savoir qu’en Algérie, les écoles du cycle primaire sont gérées par les APC élues (Assemblées populaires communales) contrairement à celles du « moyen » et du « secondaire » dont la charge revient au ministère de l’Éducation nationale. Or, les communes les plus pauvres n’y arrivent plus à faire face.
Le président Tebboune, selon la même source, a ordonné « l’élaboration d’une approche prospective prévoyant des réformes profondes à même d’améliorer l’encadrement des élèves, à soumettre au prochain Conseil des ministres ». En outre, l’accent a été mis sur les cantines scolaires, particulièrement dans les régions éloignées. La création est en cours d’un office national des cantines scolaires, qui sera chargé exclusivement de gérer ces structures. Par ailleurs, pour faire face aux difficultés rencontrées à l’occasion de chaque rentrée, le président Tebboune a confié aux walis (préfets) la supervision directe de la rentrée scolaire à compter de la prochaine saison.
Des ministères dépassés par les événements !
De son côté, le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed, a tenu, dimanche, une réunion avec les cadres de son département et les directeurs de l’Éducation afin de s’enquérir de l’opération de recrutement des enseignants. Ce processus devait prendre fin, selon le ministère, aujourd’hui, soit à la veille de la rentrée. Toutefois, les nouvelles recrues pour le cycle primaire prendront part à un stage de formation, la semaine prochaine. Ce qui ferait que moins d’une semaine après la rentrée, plusieurs élèves du primaire devraient prendre des vacances « techniques » de cinq jours !
Le ministre de l’Intérieur, Brahim Merad, a tenu pour sa part plusieurs réunions en prévision de la rentrée. Aujourd’hui, à l’occasion de l’installation du nouveau wali de Sétif (à 217 km à l’est d’Alger), il a évoqué une prise en charge optimale des besoins des élèves notamment en matière de « la fourniture de repas chauds dans les cantines et le transport scolaire en particulier dans les zones reculées ».
Enfin, le ministre de l’Habitat, Mohamed Tarek Belaribi, s’est exprimé sur la question, aujourd’hui aussi, en affirmant que « 263 structures publiques ont été réceptionnées au cours de cette année à l’occasion de la rentrée scolaire 2023/2024 », englobant 145 écoles primaires, 75 collèges et 43 lycées. Malgré ce nombre important de nouveaux établissements scolaires, certains syndicats indiquent qu’il reste insuffisant pour régler définitivement le problème de la surcharge des classes. Le rythme de lancement de projets d’écoles ne suit visiblement pas le taux de natalité dans le pays. Près d’un million de nouveaux inscrits sont enregistrés chaque année.
Rentrée scolaire toujours plus chère en Algérie
L’autre aspect lié à cette rentrée est relatif aux conditions socio-économiques de beaucoup de familles algériennes. L’année passée, près de quatre millions d’élèves avaient bénéficié de la prime de scolarité. Il s’agit d’une aide de 5 000 dinars (environ 34 €) par enfant qu’octroie les autorités aux familles démunies, touchant moins du SNMG (salaire national minimum garanti), qui est de 20 000 dinars (environ 136 €).
Cette somme est, dans beaucoup de cas, touchée plusieurs semaines après la rentrée. « La prime de scolarité sera versée au moins, un mois avant la rentrée scolaire, à partir de l’année prochaine », avait indiqué le Conseil des ministres du 12 septembre pour remédier à ce non-sens.
En plus de ça, il est question de créer un fonds de solidarité supervisé par le secteur de la solidarité nationale, qui sera chargé exclusivement de l’opération de solidarité scolaire notamment la prime de scolarité à laquelle l’Etat accorde une importance particulière.
Cette publication a un commentaire
Ping : Algérie : Inquiétudes autour de la date de rentrée scolaire - France Algérie Actualité